dimanche 31 août 2008

Matrix : "welcome to the desert of real" ou la philosophie comme désillusion.


o Pourquoi Néo est-il physiquement malade à bord du Nabuchodonosor ?

o En quoi consiste sa désillusion ?
Pour répondre à cette question, donne tout d'abord une définition de ce qu'est une illusion, puis décris ce à quoi Néo croyait, et enfin décris ce qu'est réellement ce qu'il croyait être la réalité.


Lis ce texte et réponds aux questions qui suivent.

SOCRATE (S) - Maintenant, représente-toi notre nature selon qu'elle a été instruite ou ne l'a pas été, sous des traits de ce genre: imagine des hommes dans une demeure souterraine, une caverne, avec une large entrée, ouverte dans toute sa longueur à la lumière: ils sont là les jambes et le cou enchaînés depuis leur enfance, de sorte qu'ils sont immobiles et ne regardent que ce qui est devant eux, leur chaîne les empêchant de tourner la tête. La lumière leur parvient d'un feu qui, loin sur une hauteur, brûle derrière eux; et entre le feu et les prisonniers s'élève un chemin en travers duquel imagine qu'un petit mur a été dressé, semblable aux cloisons que des montreurs de marionnettes placent devant le public, au-dessus desquelles ils font voir leurs marionnettes.
GLAUCON (G) - Je vois.
S. - Imagine le long du mur des hommes qui portent toutes sortes d'objets qui dépassent le mur; des statuettes d'hommes et d'animaux, en pierre, en bois, faits de toutes sortes de matériaux; parmi ces porteurs, naturellement il y en a qui parlent et d'autres qui se taisent.
G. - Voilà un étrange tableau et d'étranges prisonniers.
S. - Ils nous ressemblent. Penses-tu que de tels hommes aient vu d'eux-mêmes et des uns et des autres autre chose que les ombres projetées par le feu sur la paroi de la caverne qui leur fait face ?
G. - Comment cela se pourrait-il, en effet, s'ils sont forcés de tenir la tête immobile pendant toute leur vie ?
S. - Et pour les objets qui sont portés le long du mur, est-ce qu'il n'en sera pas de même ?
G. - Bien sûr.
S. - Mais, dans ces conditions, s'ils pouvaient se parler les uns aux autres, ne penses-tu pas qu'ils croiraient nommer les objets réels eux-mêmes en nommant ce qu'ils voient ?
G. - Nécessairement.
S. - Et s'il y avait aussi dans la prison un écho que leur renverrait la paroi qui leur fait face? Chaque fois que l'un de ceux qui se trouvent derrière le mur parlerait, croiraient-ils entendre une autre voix, à ton avis, que celle de l'ombre qui passe devant eux ?
G. - Ma foi non.
S. - Non, de tels hommes ne penseraient absolument pas que la véritable réalité puisse être autre chose que les ombres des objets fabriqués.
G. - De toute nécessité.
S. - Envisage maintenant ce qu'ils ressentiraient à être délivrés de leurs chaînes et à être guéris de leur ignorance, si cela leur arrivait, tout naturellement, comme suit: si l'un d'eux était délivré et forcé soudain de se lever, de tourner le cou, de marcher et de regarder la lumière; s'il souffrait de faire tous ces mouvements et que, tout ébloui, il fût incapable de regarder les objets dont il voyait auparavant les ombres, que penses-tu qu'il répondrait si on lui disait que jusqu'alors il n'a vu que des futilités mais que, maintenant, plus près de la réalité et tourné vers des êtres plus réels, il voit plus juste; lorsque, enfin, en lui montrant chacun des objets qui passent, on l'obligerait à force de questions à dire ce que c'est, ne penses-tu pas qu'il serait embarrassé et trouverait que ce qu'il voyait auparavant était plus véritable que ce qu'on lui montre maintenant ?
G. - Beaucoup plus véritable.
S. - Si on le forçait à regarder la lumière elle-même, ne penses-tu pas qu'il aurait mal aux yeux, qu'il la fuirait pour se retourner vers les choses qu'il peut voir et les trouverait vraiment plus distinctes que celles qu'on lui montre ?
G. - Si.
S. - Mais si on le traînait de force tout au long de la montée rude, escarpée, et qu'on ne le lâchât pas avant de l'avoir tiré dehors à la lumière du soleil, ne penses-tu pas qu'il souffrirait et s'indignerait d'être ainsi traîné; et que, une fois parvenu à la lumière du jour, les yeux pleins de son éclat, il ne pourrait pas discerner un seul des êtres appelés maintenant véritables ?
G. - Non, du moins pas sur le champ.
S. - Il aurait, je pense, besoin de s'habituer pour être en mesure de voir le monde d'en haut. Ce qu'il regarderait le plus facilement d'abord, ce sont les ombres, puis les reflets des hommes et des autres êtres sur l'eau, et enfin les êtres eux-mêmes. Ensuite il contemplerait plus facilement pendant la nuit les objets célestes et le ciel lui-même - en levant les yeux vers la lumière des étoiles et de la lune - qu'il ne contemplerait, de jour, le soleil et la lumière du soleil.
G. - Certainement.
S. - Finalement, je pense, c'est le soleil, et non pas son image dans les eaux ou ailleurs, mais le soleil lui-même à sa vraie place, qu'il pourrait voir et contempler tel qu'il est.
G. - Nécessairement.
S. - Après cela il en arriverait à cette réflexion, au sujet du soleil, que c'est lui qui produit les saisons et les années, qu'il gouverne tout dans le monde visible, et qu'il est la cause, d'une certaine manière, de tout ce que lui-même et les autres voyaient dans la caverne.
G. - Après cela, il est évident que c'est à cette conclusion qu'il en viendrait.
S. - Mais quoi, se souvenant de son ancienne demeure, de la science qui y est en honneur, de ses compagnons de captivité, ne penses-tu pas qu'il serait heureux de son changement et qu'il plaindrait les autres ?
G. - Certainement.
S. - Et les honneurs et les louanges qu'on pouvait s'y décerner mutuellement, et les récompenses qu'on accordait à qui distinguait avec le plus de précision les ombres qui se présentaient, à qui se rappelait le mieux celles qui avaient l'habitude de passer les premières, les dernières, ou ensemble, et à qui était le plus capable, à partir de ces observations, de présager ce qui devait arriver: crois-tu qu'il les envierait? Crois-tu qu'il serait jaloux de ceux qui ont acquis honneur et puissance auprès des autres, et ne préférerait-il pas de loin endurer ce que dit Homère: "être un valet de ferme au service d'un paysan pauvre", plutôt que de partager les opinions de là-bas et de vivre comme on y vivait.
G. - Oui, je pense qu'il accepterait de tout endurer plutôt que de vivre comme il vivait.
S. - Et réfléchis à ceci: si un tel homme redescend et se rassied à la même place, est-ce qu'il n'aurait pas les yeux offusqués par l'obscurité en venant brusquement du soleil ?
G. - Si, tout à fait.
S. - Et s'il lui fallait à nouveau donner son jugement sur les ombres et rivaliser avec ces hommes qui ont toujours été enchaînés, au moment où sa vue est trouble avant que ses yeux soient remis - cette ré-accoutumance exigeant un certain délai - ne prêterait-il pas à rire, ne dirait-on pas à son propos que pour être monté là-haut, il en est revenu les yeux gâtés et qu'il ne vaut même pas la peine d'essayer d'y monter; et celui qui s'aviserait de les délier et de les emmener là-haut, celui-là s'ils pouvaient s'en emparer et le tuer, ne le tueraient-ils pas ?
G. - Certainement.

Platon, La République, livre VII : l'Allégorie de la caverne.


Questions d'aide à la lecture :

1. Le récit oppose deux lieux très différents : lesquels ? Sont-ils sans lien ? La caverne et ses illusions sont-elles une prison complètement close ? Quelle conséquence peux-tu en tirer quant à la possibilité pour l'homme d'atteindre la vérité ?

2. Pourquoi les prisonniers prennent-ils les ombres pour la réalité ? A quoi leur connaissance est-elle limitée ?

3. Entre la caverne et le feu passe un chemin. Le prisonnier qui est jeté hors de la caverne parcours ce chemin : qu'y gagne-t-il ? Que perd-il ?

4. Quel rapport les ombres projetées sur la paroi de la caverne entretiennent-elles avec les statuettes ? Les connaissances des prisonniers sont-elles complètement fausses ?

5. Comment réagissent les prisonniers au discours de celui est qui sorti de la caverne ? Quelles sont les conséquences sociales d'une affirmation contraire aux croyances partagées ?


Comparaison du film et du texte :

o Compare la situation des prisonniers de la caverne décrite par Platon avec la situation des hommes dans la Matrice.

o Compare le devenir du prisonnier libéré avec celui de Neo.

o Quelle est alors leur mission ?

vendredi 29 août 2008

Quelques infos

Le bac en série ES

L’épreuve de philosophie du bac en ES dure 4 heures ; son coefficient est de 4.
L’examen du bac propose 3 sujets de philosophie au choix : 2 dissertations et une explication de texte. Le candidat a 4 heures pour traiter le sujet de son choix.
La philosophie fait partie des 4 matières au choix (économie, mathématiques, histoire-géographie et philosophie) que vous pouvez passer au rattrapage. Lors du
rattrapage (peut passer le rattrapage le candidat ayant obtenu une moyenne générale située entre 8 et 9,99), le candidat doit choisir 2 matières qu’il présentera à l’oral.


L'oral de rattrapage se passe comme l'oral du bac français. Le candidat présente un texte qu'il aura déjà vu en classe. Ensuite, l'examinateur l'interroge et lui pose des questions. La durée totale de l’épreuve est de 20 minutes.


Le fonctionnement du cours

Il n'y a pas de secret, plus vous serez entrainés pour le bac, mieux vous serez préparés. C'est pourquoi, au-delà du fait qu'il vous faut des notes et des moyennes (sans compter les appréciations de vos chers professeurs) pour vos livrets scolaires, voilà en quoi consistera les travaux notés du cours de philo.

• 2 devoirs type bac (une dissertation et une explication de texte) par trimestre, à faire à la maison.

• 1 bac blanc : 4 heures, 3 sujets au choix.

• En plus de cela, 2 travaux minimums que vous pourrez choisir parmi plusieurs proposés durant chaque trimestre. Cela veut dire qu'il faudra vous discipliner car il n'y aura pas vraiment de date butoir pour ces travaux, si ce n'est de les avoir rendus avant la fin de chaque trimestre. Evidemment, si vous souhaitez en faire plus, pas de problème, je ne comptabiliserai que les 2 meilleures notes.

Voilà grosso modo à quoi vont ressembler mes exigences en matière de devoirs. Ah oui, j'oubliais, lorsqu'il y a des dates à respecter, il faut bien évidemment les respecter. Oui, oui, ça peut paraitre idiot de le rappeler, mais c'est l'expérience qui parle...


L'orientation du cours

A chaque fois que ce sera possible, j’introduirai le cours par des dossiers qui peuvent avoir comme supports des films, des musiques, des photos, du théâtre (là, ça sera à vous de jouer…), etc.

Et pour finir, je vous ai préparé ce petit blog où vous trouverez tout ce qui concerne le cours : les méthodologies, les cours, les sujets, les corrections, le calendrier, les dossiers. J'essaierai de le mettre à jour le plus rapidement possible, mais soyez indulgents.

Présentation du cours de philosophie

Le programme en série ES : 19 notions ou chapitres regroupés par thèmes.

le sujet
• la conscience
• l’inconscient
• autrui
• le désir

la culture
• le langage
• l’art
• le travail et la technique
• la religion
• l’histoire

la raison et le réel
• la démonstration
• l’interprétation
• la vérité
• la matière et l’esprit

la politique
• la justice et le droit
• l’Etat
• la société et les échanges

la morale
• la liberté
• le devoir
• le bonheur

Outre ces 19 thèmes, des questions transversales sont à aborder durant l'année.

La maitrise de la nature :
• La révolution galiléenne : cosmos et univers
• Enjeux du progrès technique : prudence et responsabilité

Liberté politique et justice sociale :
• Citoyenneté antique et citoyenneté moderne : la question de l'esclavage
• Les Droits de l'Homme et leurs critiques : égalité et différences